“L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. “ Telle est la philosophie de l’éducation de Maria Montessori, dévouée à la cause des enfants.

Le travail de la “nouvelle” maîtresse est plutôt celui d’un guide. Elle guide pour l’utilisation du matériel, pour la recherche des mots exacts, pour éclairer chaque travail. Elle guide également pour empêcher toute perte d’énergie, pour éventuellement redresser l’équilibre.

Le rôle de l’éducateur réside donc dans l’observation des besoins de chaque enfant, dans la présentation du matériel et surtout dans la création et le maintien de la fameuse ambiance Montessori favorable à la concentration.

Les acquisitions et surtout la manière d’aborder les connaissances sont différentes de ceux du système traditionnel.

Le travail s’effectue sur un cycle de trois ans ; il est donc inévitable que les connaissances des enfants soient différentes, même entre élèves du même âge. Chaque enfant, au sein même de l’école, a un rythme d’apprentissage différent.

Le matériel pédagogique utilisé très tôt dès l’âge de 2 ans et demi, permet à l’enfant d’acquérir concrètement des connaissances ; c’est ensuite sur ces expériences sensorielles ancrées en lui que des bases intellectuelles solides vont s’établir lui permettant d’atteindre un bon niveau d’abstraction dans ses connaissances scolaires et une culture ouverte et éveillée sur le monde.

On parle de slow éducation, les acquisitions se font en profondeur et ce n’est pas rare que les élèves aient un ou deux ans d’avance dans une ou deux matières…  Mais ce n’est pas le but ; l’objectif est avant tout l’épanouissement de l’enfant .

En comparaison aux programmes de l’éducation nationale jusqu’à la fin de la grande section, le matériel Montessori permet d’aller au moins aussi loin (surtout en lecture, en mathématiques et en géographie).

C’est un choix éducatif qui revient aux parents, au même titre que son choix de vie écologique, ou autres.

Selon Maria Montessori, il est plus profitable d’agir sur son environnement plutôt que sur l’enfant lui-même. En pratique, il s’agit par exemple de parler moins fort pour l’inciter à en faire autant, plutôt que de lui ordonner de le faire.

Certaines règles de conduite sont incontournables pour que la liberté existe, et donc pour que le désir de l’enfant soit respecté. Mais l’idée de Maria Montessori est de faire prendre conscience aux enfants de ces règles par la confrontation aux contraintes de la vie de groupe, plutôt que de leur imposer des règles de conduite toutes faites.

À ce titre, la première année de scolarisation est primordiale et les principaux objectifs de celle-ci sont la compréhension de la nécessité des comportements sociaux et citoyens, et leur acquisition.

Dans une classe Montessori, la possibilité est laissée aux enfants d’affronter les problèmes et de les affronter seuls dans la mesure du possible. L’enseignant est là pour veiller au calme et éventuellement inciter les enfants à chercher et/ou à expérimenter des solutions.

Un enseignement dans une ambiance de liberté exige beaucoup plus en ce qui concerne le comportement des enfants que des activités cadrées et dirigées, puisqu’ils sont progressivement amenés à prendre en charge eux-mêmes l’ambiance de travail, l’entretien de la classe, le respect du travail de l’autre, le niveau sonore.

Il n’y a pas de sanctions au sein de l’école.

L’enseignant intervient le moins possible, mais il est des cas, notamment en début d’année, où des conflits avec « violence » éclatent entre les enfants. L’enseignant cherche à comprendre la raison de cette violence car il y en a toujours une, puis réfléchit le sentiment de l’enfant.

L’isolement momentané du groupe, mais toujours accompagné,  avec possibilité de retour lorsque l’enfant se sent calmer, semble un bon moyen à terme d’enrayer les actes négatifs.

Il existe un temps de parole quotidien dans la classe qui est le temps de bilan après les ateliers, où les enfants peuvent discuter, hormis les apprentissages, de la qualité de l’ambiance de travail du matin et des différents conflits qui sont apparus.

Les parents ont connaissance de la feuille de route de leurs enfants quand ils le souhaitent

Les enfants peuvent inviter leurs parents dans leur classe pour leur montrer les travaux qu’ils réalisent.

Le lien avec les parents se fait lors d’échanges et d’entretiens personnalisés réguliers, fréquents si nécessaires, et sont l’occasion de faire le point. Ces entretiens ont généralement lieu en présence de l’enfant.

Des ateliers parents et des échanges autour de la pédagogie Montessori sont proposés par l’association, notamment pour introduire les principes de la pédagogie Montessori à la maison.

Ce n’est pas une pédagogie figée, elle est évolutive. Ce ne sont pas les enfants qui doivent s’adapter à l’école et à la pédagogie, mais la pédagogie et l’école qui doivent s’adapter à eux.

La Pédagogie de Maria Montessori est dite active puisqu’elle place l’enfant, et non les connaissances, au cœur de l’enseignement.

Les enfants avant six ans ont surtout besoin de toucher pour acquérir des connaissances. Le matériel est avant tout tactile : les chiffres rugueux, l’alphabet mobile …

Les tablettes et ordinateurs seront utilisés ultérieurement, notamment pour effectuer des recherches.

L’art est une activité humaine, le produit de cette activité ou l’idée que l’on s’en fait, s’adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l’intellect. On peut dire que l’art est le propre de l’homme, ce qui le distingue au sein de la nature, et que cette activité n’a pas de fonction clairement définie.

Si l’on souhaite que l’enfant puisse exprimer son côté artistique, il faut préalablement éduquer ses sens.

Pour le dessin, écoutons Maria Montessori elle même :Il ne peut y avoir « d’exercice gradué du dessin » jusqu’à la création artistique, seule la formation des mécanismes et la liberté de l’esprit peuvent mener à ce but.

Voilà pourquoi nous n’avons pas enseigné directement le dessin aux enfants, mais nous les avons préparés indirectement en les laissant ensuite libres dans le travail mystérieux et divin de reproduire les choses à travers leur propre sentiment.

Pour la musique, Maria Montessori s’est entouré de pédagogues qui ont développé son concept. Ainsi, l’éducation musicale dans l’esprit Montessori existe avec son matériel propre, notamment les cloches.

La gestion des conflits se fait en classe tous les jours, où on apprend à résoudre les problèmes pacifiquement. De plus les apprentissages de grâce et courtoisie effectués également quotidiennement les préparent à la socialisation avec les adultes (comment saluer, remercier ou accueillir,….)

Maria Montessori disait : « N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde aura changé lorsqu’ils seront grands. Aussi doit-on en priorité aider l’enfant à cultiver ses facultés de création et d’adaptation. »

La société exige aujourd’hui de l’individu une attitude positive face à des changements de plus en plus rapides et récurrents. Développer une capacité d’adaptation constante devient donc nécessaire à une intégration sociale réussie. Pour faire face à ce défi, l’individu doit prendre conscience de son identité propre et de sa capacité à agir positivement dans l’environnement immédiat dès les premières années de la vie.

La pédagogie Montessori répond très bien à ce défi puisque c’est une éducation de la profondeur, s’adressant à l’être complet. Elle est basée sur une réponse aux besoins fondamentaux de l’enfant correspondant à chaque étape de sa croissance.

Elle est fondée sur :

• la connaissance de l’enfant et de ses besoins,
• le respect de son rythme et de sa personnalité,
• le souci de son épanouissement, tout en favorisant son intégration sociale,
• le développement de l’autonomie, de la volonté et du sens des responsabilités, de la confiance en soi, de la connaissance de soi, de l’autodiscipline et de la communication avec l’autre et de la faculté d’adaptation.

Ces valeurs sont donc imprégnées en lui pour la vie et permettent à l’enfant ou au jeune qui quitte l’école de s’intégrer facilement dans tout nouveau système

L’expérience montre qu’à la sortie d’une école Montessori, les enfants s’adaptent mieux que les autres aux règles de fonctionnement de l’éducation nationale ou d’une école privée traditionnelle.

Les écoles Montessori permettent aux enfants d’expérimenter différentes situations. Dès le plus jeune âge, les enfants apprennent à communiquer sur tous les plans. Ils sont encouragés à réfléchir par eux-mêmes, à créer, à entreprendre, à s’intégrer à part entière à la société.

Pour faciliter le passage à une autre école, les enfants seront invités en fin d’année scolaire à visiter les locaux de l’établissement qui les recevra l’année scolaire suivante et à rencontrer les personnes qui les encadreront.

Contrairement, les enfants du système classique éprouvent des difficultés importantes lors des changements d’établissement, entrée en CP, 6ème ou seconde.

Les adultes ayant bénéficié de la pédagogie Montessori durant leur enfance sont reconnus comme autonomes et rapides dans la prise de décision. La méthode Montessori a permis à des millions d’élèves de développer leur créativité, leur confiance et, parfois, de devenir des leaders reconnus.

Pour ne citer que quelques exemples célèbres, on soulignera que les fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page ont tous deux suivi une éducation Montessori qui, de leur propre aveu, a joué un rôle important dans le succès planétaire sans précédant de leur entreprise. On peut également citer les exemples de Jeff Bezos, fondateur d’amazon.com ou encore de Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia.

Dans une étude menée en 2006, publiée dans la revue Science, les auteurs ont conclu que les élèves Montessori affichaient un meilleur rendement dans les domaines d’apprentissage classiques, comme les mathématiques et le langage, ainsi que les aptitudes sociales. L’étude a suivi deux groupes témoins pendant plusieurs années.

D’autres études indiquent que les enfants Montessori ont de bons résultats aux examens normalisés et se classent bien au-dessus de la moyenne en ce qui concerne les « compétences générales », comme suivre les directives, être ponctuel, écouter et être capable de s’adapter aux nouvelles situations.

Le Wall Street Journal a publié en avril 2011 un article édifiant sur les raisons de la réussite exceptionnelle d’un grand nombre d’adultes ayant suivi une scolarité Montessori. L’article recueille de nombreux témoignages de leaders contemporains qui expliquent en quoi l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie dans les écoles Montessori qu’ils ont fréquentées leur ont permis de devenir créatifs et de monter des projets uniques en leur genre.

En 1897, Maria Montessori fonde une école d’orthophrénie pour les enfants déficients mentaux, or c’est dans ce cadre qu’elle va expérimenter, avec succès, les principes qui forment aujourd’hui sa pédagogie.

Cette pédagogie marche pour tous !

Elle est d’ailleurs recommandée pour les enfants précoces, puisqu’ils peuvent aller à leur rythme dans tous les domaines.

Les enfants dits hyperactifs, sont également, à bonne école, puisque le mouvement est respecté et l’enfant peut en exercer le contrôle.

Notre association accueille les enfants extra-ordinaire en atelier individuel, selon les propres limites de l’éducatrice. En effet, nous ne sommes pas formé au handicap. Nous acceptons de faire un test.

S’il est vrai que Maria Montessori était croyante et pratiquante, de nos jours la plupart des écoles Montessori sont laïques. C’est le cas de la nôtre. Nous voyons les religions comme une ouverture au monde et à la culture.

Les éducateurs dans une école Montessori, par respect pour l’enfant, et surtout pour ne pas lui faire perdre confiance en lui, ne se permettent pas de juger l’enfant ; par conséquent, il n’y a pas de notes : ni bonnes, ni mauvaises.

En outre, ce qui est important dans l’évolution de l’enfant, générale comme scolaire, c’est la qualité de son travail personnel ; or celle-ci ne peut pas être exprimée sous forme de notes. Ni punitions, ni récompenses non plus : car sinon comment respecter l’ambiance que nous proposons, faite d’entraide et de respect, et éviter la compétition, qui ne doit être que par rapport à soi-même ?

Une feuille de route permet de faire le point avec l’enfant sur son travail, évaluer ses acquis et son comportement ; cette feuille de route est remplie et partagée par les enfants et les éducateurs ; les parents en ont connaissance quand il le souhaite. Les éducateurs accompagnent individuellement chaque enfant dans son travail. Ils suivent chaque étape de son évolution. Les enfants peuvent inviter leurs parents dans leur classe pour leur montrer les travaux qu’ils réalisent.

Le lien avec les parents se fait lors d’échanges et d’entretiens personnalisés réguliers, fréquents si nécessaires, et sont l’occasion de faire le point. Ces entretiens ont généralement lieu en présence de l’enfant.

Quelque soit le continent dans lequel on se trouve, les petits enfants observent les plus grands et les prennent comme modèle.

Le mélange des âges permet :

• aux plus grands de jouer le rôle d’aîné. Ils aident les plus jeunes ce qui leur permet :

– de prendre confiance en eux ;

– d’assurer leurs connaissances en expliquant ce qu’ils ont compris ;

– d’apprendre la patience et le respect ;

• aux plus jeunes de prendre leur autonomie par rapport à l’adulte. Ils apprennent l’obéissance et le respect de l’aîné. Il est important que, lors du cycle, l’enfant puisse faire l’expérience de passer du rôle du plus jeune au rôle d’aîné, ce qui compense aussi sa place dans la famille ;
• de développer l’entraide : les enfants aiment beaucoup s’entraider. Le mélange d’âge est vraiment intéressant lors des travaux de groupes, car chacun trouve sa place et les plus jeunes apportent autant aux plus âgés.

Le matériel disponible s’adressant aux enfants d’un cycle de 3 années, par exemple aux enfants de 6 à 9 ans, cela laisse la possibilité à l’enfant d’avancer à son propre rythme : il peut progresser très rapidement dans une discipline qui l’intéresse particulièrement ou revoir une notion sans avoir l’impression de faire un travail de petit.

Ce mélange des enfants d’âges différents aide ainsi à leur développement non seulement intellectuel, mais également autant comportemental et social.

Maria Montessori était une femme avant-gardiste, spirituelle et dévouée à la cause des enfants.

Depuis sa mort, l’intérêt pour la pédagogie Montessori a continué à se propager à travers le monde. Son message à ceux qui l’ont imité était toujours de tourner son attention vers l’enfant, de « suivre l’enfant ». C’est en raison de ce principe de base, et des directives laissées par son observation, que les idées de Maria Montessori ne deviendront jamais obsolètes.